Dans un entretien exclusif avec la rédaction de la Radio Télé Droits Humains, madame Solange LWASHIGA, une des pionniers de l’avènement du mouvement « Rien sans les Femmes » sur toute l’étendue de la République qualifie la nomination de Judith TULUKA à la tête du Gouvernement congolais par le Chef de l’Etat d’un événement historique dans la lutte pour la promotion des droits de la femme.
‘’C’est vraiment un événement historique par rapport à la promotion des droits des femmes soit la femme et les instances de prise de décision. Depuis le feu Maréchal Mobutu en passant par ses prédécesseurs et ses successeurs jusqu’aujourd’hui, c’est la toute première fois qu’on a une femme première ministre. C’est un événement à saluer’’ ; déclare la Secrétaire exécutive du Caucus de Femmes
Pour elle, quand elle essaie de voir la forme de cette nomination, pour des personnes moins averties à l’analyse par rapport à la gestion du pays, beaucoup des personnes vont acclamer sans creuser le contexte politique de la nomination de la femme comme premier ministre.
‘’Lequel contexte lié à la formation du Gouvernement et cette formation du Gouvernement nous amène à voir le contexte politique et tous ses acteurs notamment les autorités morales des partis politiques ainsi que toutes ces forces politiques qui se battaient pour être soit nommé Premier ministre ; Comment est-ce que la femme va gérer toutes ces personnes ; révèle-t-elle.
Par ailleurs, cette ’ancienne porte-parole nationale du Mouvement « Rien Sans la Femme » reste sceptique de cette offre passée à la femme congolaise, car pour elle, les défis sont énormes à relever à savoir l’insécurité dans la grande partie du pays, l’instabilité monétaire, les tiraillements politiques, le défi lié au respect strict de la parité consacrée par la constitution pour ne citer que
‘’…comme nous demandons de respecter la parité lors de la formation du Gouvernement, et quand la parité ne sera pas respectée, les voix de tous les hommes vont se lever pour dire on vous a donné un Premier-ministre, elle ne parvient pas à faire respecter la parité et les personnes moins averties vont croire à ces paroles méchantes oubliant le contexte de la formation du Gouvernement’’ ; craint LWASHIGA.
Tout de même, au nom de l’organisation Caucus des Femmes pour la Paix, elle appelle la Chef du Gouvernement TULUKA à capitaliser les opportunités d’événements :
‘’… c’est d’être deux pieds sur la terre pour dire qu’elle analyse ce qui entoure son pouvoir comme le contexte politique, sécuritaire, économique et regarder quelles sont les forces présentes comme opportunité qui pourrait l’aider à marquer ne fut-ce que quelque chose d’empreinte digitale où on se souviendra qu’il ya eu une femme Premier Ministre.’’
Née le 19 octobre 1967 et originaire de la province du Kongo-Central, elle est diplômée d’un master en Économie appliquée, spécialisation en gestion financière, de la faculté économique de Mons, en Belgique, elle complète son cursus par un diplôme d’études complémentaires en Travail dans les pays en voie de développement.
Bien avant sa nomination à la primature, Madame Judith TULUKA était encore ministre du Plan. Ce haut cadre du parti politique l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social cher au Président de la République Félix TSHISEKEDI était experte nationale dans un projet d’appui communautaire dans l’Est du pays. Elle a ensuite travaillé au cabinet du ministère du Budget avant de devenir coordonnatrice adjointe du Conseil présidentiel de veille stratégique (CPVS).
Par Jeannot KALENGA