
Ce lundi 27 janvier 2024, la société civile du Sud-Kivu a organisé une marche pacifique à Bukavu pour exprimer son indignation face à la prise de la ville de Goma ce matin. Elle dénonce aussi la situation sécuritaire et économique dégradante de la province du Sud-Kivu. Des centaines de milliers de manifestants sont sortis sur l’artère principal de la ville de Bukavu, scandant des slogans contre le pillage des ressources naturelles, l’insécurité et l’inaction des autorités nationales.
Dans un mémorandum adressé au chef de l’État, les manifestants dénoncent le pillage systématique des minerais notamment l’exploitation illégale de l’or, notamment dans les contrées de Karembo, Lugushwa, Kitutu qui génèrent d’énormes profits tout en laissant la population dans la misère. Ils fustigent l »infrastructure dégradée, telles les routes qui sont impraticables, même chose pour l’accès à l’eau potable, aux soins de santé et à l’éducation; et l’électricité fait défaut.
Parlant de l’insécurité, la société civile dénonce les attaques des groupes armés, notamment le M23 qui sèment la terreur et déplacent des milliers de personnes abandonnant leurs terres pour errer sans aucune sécurité physique, sanitaire ou alimentaire. Ils dénoncent la corruption et accusent certains responsables politiques et militaires d’être complices de pillage des ressources naturelles.
Dans ce mémorandum, la société civile du Sud-Kivu exige le respect de la loi et la lutte contre la corruption en demandant aux entreprises minières de respecter les normes environnementales et sociales,. Et que les responsables coupables de détournement soient poursuivis et punis eu égard à la loi.
Elle se veut se veut en outre exigeante du développement des infrastructures, telles que les routes, les hôpitaux et les écoles pour améliorer les conditions de vie de la population. La protection des civils n’est pas en reste, et les faitières de la société civile réclament le renforcement des forces armées et la modernisation de son équipement pour lutter contre les groupes armés et protéger la population. Une gestion transparente des ressources naturelles afin que les revenus issus de l’exploitation minière soient utilisés pour le développement du pays et le bien-être de tous les Congolais.
Hortence Furaha